Jaure

Le terme « Jaure » vient du nom d’un personnage gaulois appelé dans sa forme latinisée « GABRIUS », en Celte « GABRIOS », ce qui veut dire  » le chevrier » (« GABRO  » : la chèvre). Quand les Gaulois ont abandonné leur langue pour le latin, ils y ont introduit des mots gaulois qui ont été latinisés et sont passés ensuite en Occitan : « gabro » latinisé comme surnom en  » Gabrus », nom de personne devenu nom de lieu, a donné l’occitan  » Jaure ».


Jaure, à l’époque gallo-romaine, faisait partie de la petite province déterminée selon le territoire de la peuplade gauloise des Petrocorii, correspondant à peu près à l’étendue actuelle du département de la Dordogne. Le culte semble très ancien à Jaure. L’eau de source alimentant la fontaine dédiée à saint Firmin, martyr et évêque d’Amiens, y est renommée miraculeuse grâce à ses vertus fertilisantes et guérissantes. Le site fait l’objet d’un pèlerinage depuis le Moyen- Age. La création de la paroisse correspond à la période d’épanouissement des XIème–XIIème siècles. La seigneurie de Jaure était dans la mouvance des seigneurs de Grignols dès 1099.


L’église Saint-Firmin a été construite au XIIème siècle, le cimetière paroissial s’est développé autour de l’édifice fin XIIème siècle ou début XIIIème siècle (fouilles en 1985 : 3 niveaux d’inhumation, 14 sarcophages ont été retrouvés). La population à l’origine était dispersée. Le regroupement de l’habitat se serait effectué autour de l’église paroissiale au cours de la 2ème moitié du XIIIème siècle. Ce phénomène est peut-être dû en cette période de pleine croissance à plusieurs facteurs : au flux commercial entre Périgueux et Bergerac (chemin vers l’Angoumois, la Saintonge, le Périgord central) ou à l’impact du pèlerinage local organisé autour de la fontaine votive Saint-Firmin, ou au mouvement plus ou moins dirigé, associé à l’installation dans la paroisse de chevaliers originaires du castrum de Grignols. L’existence du bourg rural fut éphémère : un siècle environ. Cette disparition semble être la conséquence des crises vivrières, sanitaires et politiques du début du XIVème siècle en Périgord (conflit franco- anglais). L’habitat se dispersa donc à Jaure, reprenant une organisation propre à la région et traditionnelle depuis l’Antiquité. La survivance de l’église et de la paroisse reste liée à la présence de la fontaine miraculeuse et au château, repaire noble des chevaliers de la châtellenie de Grignols.


Le château a fait l’objet d’une reconstruction probable au XIVème siècle avec un édifice flanqué de 2 tours carrées, comportant un chemin de ronde entouré d’un fossé. Les tours rondes ont été ajoutées au XVème siècle. L’ensemble était protégé par un mur d’enceinte. Certaines transformations ont été apportées aux XVIème et XVIIème siècles : embellissement, lucarnes, croisées, colombier. Le corps de logis principal a été rebâti au XIXème siècle. Le propriétaire était alors le général Nikolaï Obroutcheff, signataire d’un traité d’alliance franco-russe.


En 1376, suite au siège du château de Grignols, l’église de Jaure a été en partie détruite. Elle présente une architecture à la fois romane et gothique. Des modifications importantes ont été effectuées au XVIème siècle : transformation du chevet, division de la nef, ouverture des chapelles latérales (celle du nord est surmontée d’une chambre de défense). La partie haute du clocher a été remaniée au XVIIème siècle. Les murs intérieurs sont ornés de peintures du XVIIème siècle et du XVIIIème siècle : litre, blasons, faux appareillage.


Depuis 2011, un «tilleul à danser» âgé de 30 ans a été planté au coeur du village. C’est le premier arbre de ce type installé dans le sud de la France. Il a été élevé et formé à trois étages par une pépinière hollandaise. Il est désormais le centre de fêtes traditionnelles autour des solstices d’hiver et d’été.


Pendant 10 ans et jusqu’en 2022, les Virades de l’Espoir ont été organisées à Jaure : il s’agit d’une grande manifestation conviviale destinée à la récolte de fonds pour vaincre la mucoviscidose (évènement organisé chaque année partout en France le dernier week-end du mois de septembre).


2021 – 2023 : construction d’une halle et d’un four à pain sur la place du village (participation de nombreux bénévoles).


2023 – 2024 : création de l’ilôt de biodiversité du Bois de l’Espèr. Le projet : mettre en place un refuge pour le Vivant sur une ancienne coupe rase (6 ha) par plusieurs procédés permettant d’agrader l’espace pour un écosystème forestier protégé pendant 99 ans (régénérescence naturelle, agrandissement d’une mare existante, création d’un cheminement pédestre, conception d’un arboretum à visée pédagogique, plantation d’une vingtaine d’espèces différentes, 2945 arbres)


Jaure compte actuellement 171 habitants, appelés Jaurands et Jaurandes.


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